AFRIS (Association pour la formation, la recherche et l’intervention sociale)

Jeudi 17 décembre 2020
PREMIERE RENCONTRE : COMPTE-RENDU

L’INTERNATIONAL INDISPENSABLE AU TRAVAIL SOCIAL EN FRANCE

Manuel Pélissier, Président de l’AFRIS France introduit cette rencontre, si singulière du fait de la crise sanitaire. Il explique que  la France veut avoir une ambition internationale, les rencontres entre chercheurs, formateurs et intervenants sociaux permettent de développer des échanges d’un pays à l’autre, entre acteurs du Social (intervenants sociaux, chercheurs, formateurs). La naissance de l’association, en 2019, doit promouvoir le développement scientifique dans  le champ social par des échanges avec un regard critique entre les différents partenaires.

Dans l’ordre chronologique  de cette rencontre par visio-conférence, nous présentons les différentes interventions :

  1. Interventions des représentants institutionnels
    • Intervention de Maryse TANNOUS JOMAA Présidente de l’association Internationale, l’AIFRIS. Elle félicite  l’AFRIS France, lui  souhaite du succès pour son rayonnement, précisant les missions au plan  national, international : la promotion du travail social. Chaque association nationale a sa place et son rôle. Chaque association insuffle un état d’esprit et peut amener des réflexions, des idées,  des débats utiles pour les échanges internationaux. Elle apprécie le logo de l’AFRIS France, dont la forme hexagonale  est le symbole de l’appréhension du travail social, de l’usager : Justification du travail social, instauration de formules inédites. On note un effort collectif qui permet d’obtenir une posture commune dans  le travail social, ainsi que des valeurs communes. Annonce  de la  Prochaine rencontre à Bruxelles en 2022. !
    • Virginie LASSERRE Directrice Générale de la Cohésion sociale souligne l’influence de la pandémie qui crée une crise sanitaire et influence  les interventions sociales.  Cette situation nécessite  l’obligation d’adapter les modalités du travail social et le besoin de promouvoir de nouvelles pratiques, d’où la demande au Haut Conseil de travail Social des recommandations dans ce sens. Les échanges avec les collègues étrangers ne peuvent être  que bénéfiques. 
    • Véronique ARRAU Vice-Présidente du Haut conseil du Travail Social :
      Elle explique le rôle du Haut Conseil de Travail Social.  Conseil qui est l’auteur de la définition du travail social,  adaptation nationale de la définition internationale  du travail social avec  la participation des personnes accompagnées pour son élaboration, mise en place de comités locaux. La contribution des travailleurs sociaux est fondamentale pour l’élaboration des principes éthiques en travail social  et l’engrenage  de celui-ci sur le territoire. Rappelle les liens des européens et internationaux, en travail social, et  la journée mondiale du travail social.
      Le haut conseil en travail social est  donc en lien avec IFSW (International federation social work) dans le but de mener des  réflexions d’intérêt commun.
  2. Interventions, animées par Delphine GABRIEL et David RYBOLOVIECZ Vice – présidents
    • Paul MAYOKA PH D Maître de Conférences en travail social, politique sociale et sciences sociales, responsable du développement international mais aussi coordinateur et développeur ERASMUS IFRASS Toulouse E-mail international@ifrass.fr.
       Eléments pour une pratique de l’international en EFTS (Etablissement de formation en travail social) 
      Il s’interroge : qu’est- ce que l’international dans ce contexte ?  Un ensemble d’activités destinées à réaliser l’ouverture d’un ETFS au monde. Mais c’est aussi un projet qui engage l’ensemble  des acteurs et concerne toutes les ressources. C’est  un dispositif dans lequel chacun doit pouvoir s’inscrire. La formation est le point focal et ERASMUS joue un rôle primordial.  Former c’est abattre les frontières.
      Ainsi est-il nécessaire  d’être mobile, d’où l’impérative mobilité. Cela sous-tend la célérité planétaire, ce qui suppose des informations, des supports eux-mêmes mobiles. Deux conséquences : l’augmentation nécessaire des flux, l’hyper-mobilité, d’un bout de la planète à  l’autre concevable et même impérative. On va se trouver devant un trans-humanisme car nos comportements seront induits par cette mutation. Les étudiants sont pris dans ce mouvement.  Les centres s’ouvrent à cette mobilité (stage, étude, formation, enseignement). Quelle formation pour les publics pris dans ces mutations  trans – planétaires ?  Pour cela  il faut une conception ouverte et les EFTS vont dans ce sens par des projets contractuels via le programme Erasmus, des taches de gestion et de suivi allant vers des veilles, des suivis sur l’actualité des dispositifs.  Des coopérations et des partenariats autour de ces projets européens et internationaux  qui nécessitent des écrits, des publications (exemple Revue de l’ENTSS, le cahier Africain… .
      Un exemple concret est donné par une pratique de l’international en Occitanie.
      Des réunions d’équipe furent organisées, en interne et en externe ; une collaboration fut menée avec une crèche bilingue, et il fut créé et mis en place de vrais parcours internationaux pour les étudiants entrants et sortants.  Des cours de diverses instances pédagogiques et institutionnelles furent montés portant sur les politiques sociales, la santé, le travail social et sanitaire en EUROPE.  Un séminaire international relatif aux mobilités a eu lieu. Des séquences, des modules, divers temps de reprise de supervision furent éclairés à l’aune de l’international.
      Néanmoins ces mobilités de stage, d’études, de formation et d’enseignement ne sont qu’un moment, ce ne sont pas la finalité d’une politique internationale mais une poursuite de chemin. Cela nécessite des instances de préparation active et des instances de suivi et d’accompagnement.
      Les mobilités sont la pointe de l’iceberg ! Nommé l’international. Car les mobilités sont chacune une expérience existentielle, une dynamique  qui s’instaure dans une temporalité de durée plus ou moins longue. C’est un processus de construction et de réalisation au bout duquel l’apprenant acquiert ou renforce des compétences spécifiques et globales bien au-delà du référentiel de formation.
    • Isabelle PALANCHON Responsable du pôle Europe et International des CEMEA.
      Elle expose le réseau international des CEMEA, associations d’éducation populaire, mouvement pédagogique , développe l’éducation nouvelle .
      Dans le champ du travail social, l’institution travaille avec les étudiants dans 3 écoles de travail social. Son activité principale est la formation auprès de professionnels. d’accompagnement, exemple  accompagnement également auprès des mineurs non accompagnés, des bénéficiaires du RSA. Elle  intervient dans différents réseaux internationaux, européens afin de développer la mobilité ; partager les constats  des inégalités, réfléchir sur les politiques publiques. Le CEMEA a 4 axes, développer l’accompagnement pour tous, assurer une coopération internationale des sociétés civiles, assurer une collecte des données et un support technique. Ceci dans l’objectif de plus de justice sociale.
      En 2018, une étude  a été réalisée sur l’intervention sociale qui s’inscrit dans une dimension  européenne. Une réflexion  a  aussi été réalisée  sur la politique générale,  sur les publics vulnérables, exemple un travail a été mené sur la pauvreté.
      L’intérêt de développer la capacité d’agir  a été exprimé, en citant l’Allemagne et les cours de langues dispensés par les usagers eux-même.
    • Emmanuel JOVELIN Professeur de sociologie, professeur des Universités, titulaire de la chaire du travail social et de l’intervention sociale du CNAM à  Paris
      Son exposé s’appuie sur sa première expérience à l’université  catholique de Lille et son premier congrès international soulignant l’intérêt des accords de Bologne, les études étant généralement organisées en 3 ans avec des stages de durée variable et l’enseignement s’appuyant sur 3 domaines, la théorie, la pratique et l’aptitude à la  recherche, domaine en France à développer.
      Au regard du thème de cette première rencontre,  E. Jouvelin affirme l’utilité de  3 temps : 1- Il faut connaître l’international, 2- Il faut connaître le travail social en Europe, 3 Il faut monter le projet, auprès des étudiants.
      C’est dans la formation des étudiants futurs que l’on pourra développer l’international ; grâce à un réseau européen et Erasmus. Ainsi son exposé se présente en 2 parties, à partir de sa propre expérience d’enseignant :
      1. Constitution d’un groupe européen pour un Master européen du travail social.
        Deux séminaires  européen annuels, un en avril avec des étudiants et des enseignants, un prévu en septembre avec les enseignants dont le but  est  l’analyse  et  l’échange des pratiques, avec les étudiants et avec les enseignants dans le cadre du Master, puis du Doctorat.
      2. Étude des formations en Europe : Elle varie  de 3 à 4 ans avec une durée  de stage différente selon les pays. Quant aux différentes professions sociales au niveau européen,  on dénombre 2 grandes catégories : les assistants de service social et les éducateurs spécialisés.  Au CNAM il y a une formation en travail social, un doctorat de sociologie en travail social. Soulignons que  la recherche est différente  selon les pays et est, à développer. Une enquête fut menée, auprès des étudiants, d’où il résulte que le travail social doit se développer au niveau international. Les étudiants dans l’avenir doivent inventer de nouvelles techniques, il y a une transversalité des compétences et un nouvel état d’esprit.  L’international doit donc se structurer, la recherche doit investir le travail social et les employeurs doivent être concernés.