Journée de réflexion et d’échange sur l’accès à la santé et aux soins en Europe

JOURNEE DE REFLEXION ET D’ECHANGE SUR L’ACCES A LA SANTE ET AUX SOINS EN EUROPE : Quels enjeux, quelles articulations entre le sanitaire le social et l’usager ?
Synthèse de la Journée du 21/11/2014 qui s’est tenue à Paris dans les locaux de la Direction départementale de l’action sanitaire et sociale
Journée organisée par l’Association Européenne de promotion des droits et  de soutien des personnes en situation de fragilité (AEPDSPSF) avec la participation des collègues portugaise et belge.

La définition de la Santé en référence est celle de l’OMS. Des stratégies d’intervention sont développées pour répondre à la santé globale d’une population ce qui nécessite de concevoir des politiques sanitaires et sociales. Politiques qui ne sont pas sans poser des questions au niveau des pays européens : l’équilibre de l’offre de soins (médecins, établissements…) sur un territoire, niveau de protection sociale, éducation de la population, place des personnes en situation de handicap, d’âge vieillissant,  de précarité et impact du service social et du travail social.

Trois pays furent représentés : La Belgique, la France et le Portugal. Dans les trois pays des objectifs similaires : une politique globale multifactorielle, essayer de créer l’équité pour toutes les populations, promouvoir l’éducation, la promotion de la Santé. On  note également l’importance de l’hôpital et de plus en plus des services ambulatoires, de la prévention des affections longues et couteuses (Maladies mentales, diabète…). Des acteurs et des niveaux d’interventions communs : Des acteurs publics et privés et des niveaux : local, régional national. L’espérance de vie dans les 3 pays par rapport à l’ensemble des pays européens est bon, la France ayant une espérance de vie de 82 ans mais un taux de morbidité moins bons que ces voisins (source OCDE). Le chômage affecte les 3 pays mais avec une acuité différente.

Dans les 3 pays le Service Social joue un rôle réel, soulignons que chaque association nationale représentant les professionnels du social est membre de la Fédération Internationale des travailleurs Sociaux (FITS).

Les différences.

La Belgique bénéficie d’un contexte économique plus favorable que la France et le Portugal d’où une bonne protection sociale, une certaine répartition des structures médico-sociales et hospitalières liée à sa superficie. La protection sociale est marquée par un système mutualisé couvrant l’ensemble de la population (y compris les sans-papiers), financé par le gouvernement général et les régions. La population est satisfaite de son système de santé, la participation individuelle est très faible et fonction des revenus. Mais malgré tout, des difficultés existent : certaines personnes renoncent à des soins car certaines dépenses sont devenues trop importantes (exemple le logement),  Actuellement il y a une recherche de cohésion en lien avec les 3 communautés que compose cet Etat. L’Association belge des assistants sociaux joue  un rôle important dans le réseau européen ESAN, participant à la FITS et à la Plateforme européenne.

La France est marquée par un état sanitaire assez correct mais de grandes disparités de l’offre de soins selon les régions et la situation sociale des usagers. Système hospitalo-centrisme, la prévention est à développer, des dépenses de santé importantes (le 3ème pays du monde), Les populations non couvertes pas une assurance Santé, les personnes précarisées  peuvent bénéficier d’une offre de soins en milieu hospitalier, PASS : Permanence d’accès aux soins et à la santé qui assurent une action médicale (diagnostic, soins, suivi…) et sociale en coordination avec le milieu associatif, exemple de Médecins du Monde qui a monté 171 programmes nationaux dans 15 pays d’Europe. En 2013  95% des personnes rencontrées viennent d’un pays étranger avec un doublement des patients originaires du Proche et du Moyen Orient. Une loi importante de 2009 (HPST : Hôpital Patient Santé Territoire)  met  en place des agences régionales de santé dans un but  de décentralisation, développant entre .autres  le lien entre le secteur hospitalier et médico-social. Sur le plan communal, un exemple est donné avec Paris qui développe la prévention, finance des associations, ateliers santé-ville, prévoit des  états généraux de la P.M.I.(protection maternelle et infantile) en 2015 et renforce  l’offre de soins en facilitant l’installation de jeunes médecins. Le service social hospitalier joue un rôle aussi important, complémentaire du service social polyvalent de secteur, l’exemple nous est donné pour les services de soins palliatifs où l’assistante de service social prend en charge la personne et sa famille de façon pluridisciplinaire,  assure un accompagnement de fin de vie et protège les personnes en situation de vulnérabilité. La France a un contexte difficile actuellement mais elle exerce au regard de la protection sociale en Europe et dans le Monde une certaine influence en orientant les pays vers un socle de protection sociale minimale.

Les associations caritatives assurent aussi une action pertinente, ainsi ATD Quart monde a créé des liens avec des mutuelles qui complémente la prise en charge de la Sécurité Sociale pour les frais de santé mais aussi  ont mis en place une assurance obsèques très appréciée des usagers, citons également l’Association Seguin qui souhaite  développer le parrainage pour les handicapés adultes.

Le Portugal depuis 1971 a eu un début d’ébauche de service national de Santé que l’on pourrait rapprocher avec la loi de 1970 en France qui essaye de créer un service hospitalier coordonnant le public et le privé, A cette date fut instauré un service social hospitalier. Au Portugal le service  de santé est général et gratuit depuis 1979 et  la protection est un droit constitutionnel comme en France. Le   budget consacré à la santé est  de 16% du budget de l’Etat.  IL faut souligner le Rôle politique important du service social (propositions, évaluations…) tout particulièrement dans ce contexte de crise économique où il y  a comme en France une diminution des remboursements des médicaments par exemple mais aussi un rallongement de la durée de cotisation pour les retraites qui peut avoir une répercussion sur la Santé comme  la diminution des salaires.

Conclusion

Si cette journée a permis de mettre en valeur l’action du service social, à maintenir avec de vrais professionnels, des exemples d’actions associatives à généraliser, elle aura été utile ! La France remercie les partenaires français mais aussi tout particulièrement Cristina Martins Présidente de la FITS Europe, représentant le Portugal  et Liliane Cocozza Présidente de l’ESAN et représentant la Belgique. Reprenons pour conclure la nouvelle définition de la Cohésion Sociale de  « novembre 2011 » du  Conseil de l’Europe : « La capacité de la société à assurer le bien-être de tous, générations futures incluses, par la coresponsabilité des acteurs. Principes qui s’appliquent pour la Santé et l’Accès aux Soins.

(Télécharger le descriptif de la journée)